Kiffe kiffe demain, de Faïza GUÈNE Sorte de journal intime d'une adolescente d'origine marocaine qui vit seule avec sa mère dans une cité de banlieue. Un livre très découpé, en courts chapitres d'à peu près trois pages. Aucune longueur, aucun temps mort, aucun ennui ! Un sens de la formule choc, drôle, des expressions fleuries des jeunes des quartiers.
Un humour cynique, qui oscille entre : 1°) la désillusion, le pessimisme (demain sera kif kif, aussi triste, comme aujourd'hui) et : 2°) l'espoir, l'optimisme (je kiffe demain). D'où le titre !
En quatrième de couverture : « Doria, quinze ans, jeune Française d'origine marocaine, vit seule avec sa mère dans une cité de banlieue parisienne. Dans son journal, elle raconte son quotidien, celui de son quartier, et dresse le portrait à la fois tendre, drôle et caustique de ceux qui l'entourent. L'itinéraire sans concession mais plein d'humour d'une adolescente d'aujourd'hui. »
Références :
Auteur : Faïza Guène
Collection : Livre de poche n° 30 379 ou Livre de poche Jeunesse n° 1 223
ISBN : 2253113751 ou 2013211945
Quelques extraits au hasard, à défaut de retrouver les passages les plus savoureux.
« Le destin, c’est la misère parce que t’y peux rien. Ça veux dire que quoi que tu fasses, tu te feras toujours couiller. »
« Ducon il doit faire partie des gens qui pensent que l’illettrisme, c’est comme le SIDA. Ça existe qu’en Afrique. »
« Je me demande pourquoi on appelle ça des dents de sagesse… Plus ça pousse et plus t’apprends des trucs ? Moi j’ai appris que ça fait mal d’apprendre. »
« De toute façon, le ski ça pue la merde. C’est comme si tu faisais du toboggan debout avec une combinaison boudinante et fluo. »
« Quand j’étais petite je coupais les cheveux des Barbies, parce qu’elles étaient blondes, et je leur coupais aussi les seins, parce que j’en avais pas. En plus, c’étaient même pas de vraies Barbies. C’étaient des poupées de pauvres que ma mère m’achetait à Giga Store. Des poupées toutes nazes. Tu jouais avec deux jours, elles devenaient mutilées de guerre. »
« C’est pas par hasard si Passe-Partout, le petit nain de "Fort Boyard", dans le civil c’est un agent de la R.A.T.P. et que son vrai nom, c’est André Bouchet. Tu pètes un câbles le jour où tu fraudes à Gare du Nord et qu’il y a un petit contrôleur qui te demande ton titre de transport. Là tu vois personne, tu baisses la tête et tu vois Passe-Partout. En plus, ça sert à rien de te sauver, le type il court hyper vite, je l’ai vu dans le fort. Et puis, si ça se trouve, tous les mecs de l’émission, ils sont dans la fonction publique. T’imagine le père Fouras en keuf ? »